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  • : Société Saint Vincent de Paul St. Léon Colmar
  • : C'est notre enracinement dans l'Evangile,autrement dit, une spiritualité active au services des pauvres
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Solidarité-Torture

24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 13:49
Frédéric Ozanam et la Société de Saint Vincent de Paul

Ozanam

 

23 avril 1833. Ce jour là, Frédéric Ozanam fête ses vingt ans. Il aurait pu les fêter comme tous les étudiants de son temps : avec ses camarades de la Sorbonne dans une taverne du quartier latin. Ou bien il aurait pu choisir une atmosphère plus « balzacienne », en fréquentant un très chic salon au milieu de jeunes gens de « bonnes familles ».

Mais non, ce jour là sera différent, car avec sept autres amis, ils ont décidé de se rassembler à l’actuel 38 rue St Sulpice, au siège du journal la Tribune Catholique, pour répondre à un appel…

 

L’appel

 

Quelques jours plus tôt, lors d’une réunion d’étudiants où débattent ensemble chrétiens et non chrétiens, sur le rôle de l’Église dans l’histoire (les fameuses conférences d’histoire, où Ozanam défendait l’action de l’Église dans le passé), Ozanam et ses amis, alors qu’ils défendaient l’œuvre de charité des catholiques au moyen-âge se firent vertement interpellés. Un jeune Saint-simonien (intellectuel socialiste athée), se leva pour leur faire remarquer que malgré un passé glorieux dans l’aide aux plus démunis les catholiques d’aujourd’hui ne faisaient rien pour les pauvres. Ozanam et ses amis, prirent cette remarque avec honnêteté…et reconnurent au fonds d’eux-mêmes que ce Saint Simonien avait raison, qu’ils ne faisaient rien de concret pour soulager la misère. Alors spontanément, ils allèrent porter du bois à une voisine en grande pauvreté. Mais ils voulurent continuer et organiser la charité afin « d’affirmer par des œuvres la vitalité de notre foi » en se réunissant quelques jours après, pour l’anniversaire de Frédéric.

Ce soir là, 23 avril, ils constituèrent la première conférence de charité autour d’une personnalité plus âgée et très connue sur Paris, Emmanuel Bailly. Bailly était un imprimeur parisien. Engagé au sein de l’Eglise, il éditait un très grand nombre de publications catholiques, des livres et des journaux dont la Tribune Catholique. Bailly, du fait de sa personnalité et de son âge, a été désigné président de la conférence de charité. Ils ont un président, mais pas de « fondateurs » car ils considèrent que c’est une œuvre collective inspirée par l’Esprit Saint.

Ils choisirent ce nom de « conférence » en référence à la conférence d’histoire d’où le groupe est issu. Le terme conférence désignait les groupes d’étudiants au XIXème siècle.

Dès ce jour là, l’esprit de la Société de Saint Vincent de Paul est déjà présent : Amour du pauvre, volonté d’être pleinement chrétien, charitable afin d’être exemplaire. Donner l’exemple de la charité n’est il pas le meilleur moyen de réhabiliter l’Église aux yeux des autres ? Et surtout vivre la charité, l’amour du plus pauvre est l’accomplissement de l’Evangile et donc le meilleur témoignage de l’amour du Christ pour les Hommes.

 

La visite à domicile 

 

Dès l’appel, avec cette visite à une voisine pauvre, ils choisirent d’agir en visitant le pauvre chez lui. La visite à domicile constituait une rupture par rapport à l’action de charité des laïcs au XIXème siècle. En effet, les pauvres venaient chez les plus fortunés pour recevoir de l’aide. Les premiers conférenciers ont eu cette intuition de vouloir apporter du secours chez eux, afin de connaître leurs conditions de vie. Et surtout afin qu’il n’y ait pas d’humiliation pour les malheureux en découvrant un habitat bourgeois…Cette connaissance de la vie des pauvres a permis beaucoup de prises de consciences. Certains vincentiens devinrent même des hommes politiques engagés pour les plus pauvres grâce à leur expérience de la visite à domicile.

Mais visiter les pauvres ne s’improvise pas. Il faut les connaître, savoir se comporter avec eux pour vraiment les aider et non commettre des maladresses. Ainsi les premiers vincentiens se rapprochèrent de Sœur Rosalie Rendu, fille de la Charité (béatifiée en 2003) active au quartier Mouffetard près du quartier latin. Elle devint pour eux leur « institutrice de la charité ».

Très rapidement la conférence de charité a pris le nom de conférence Saint Vincent de Paul, sur le conseil d’Emmanuel Bailly dont un des frères était Lazariste. Le choix de ce nom indique un autre pilier de la spiritualité du groupe : la dévotion à Saint Vincent de Paul, qui est pour eux l’exemple de la charité moderne.

 

Vie spirituelle

 

Mais ils ne se sont pas limités à l’action. Ozanam et ses amis avaient une vie de prière. Ils se réunissaient toutes les semaines pour organiser leur action mais aussi pour prier ensemble. Ils commençaient leur réunion par une prière à l’Esprit Saint et ils la terminaient par une lecture spirituelle et une prière à Marie.

Cette spiritualité très belle et très présente et l’esprit d’amitié et de fraternité qui y règne, a fait que le groupe s’est très vite élargit. Mais l’élargissement du groupe n’est pas allé de soi. Les premiers vincentiens ont hésité lorsqu’un autre étudiant est venu se proposer de les rejoindre. Ils étaient tentés de rester un petit groupe restreint…Mais ils accueillirent ce nouveau, ainsi que des dizaines d’autres jeunes dans un esprit de charité envers eux : Selon Ozanam, un jeune chrétien seul arrivant à Paris pour ses études était un chrétien en danger. L’amitié qu’il trouverait à la conférence et la possibilité qu’il avait de mettre sa foi en pratique, lui permettrait de consolider sa vie spirituelle. Dès lors, la conférence n’a cessé de s’agrandir et de nouvelles conférences se sont créées. Un an plus tard ils étaient une centaine de bénévoles, trois ans après des conférences se développaient dans toute la France, puis ensuite à l’étranger, dans le reste de l’Europe et sur le continent américain. Le succès des conférences de charité fût fulgurant.

Aujourd’hui, 180 ans plus tard, la Société de Saint Vincent de Paul est présente dans 150 pays et compte près de 800 000 membres. Elle est une des plus importantes organisations humanitaires au monde. Ozanam se doutait-il qu’il serait prophète en disant : « Je voudrais enserrer le monde entier dans un réseau de charité » ?

 

http://charlesvaugirard.wordpress.com

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 07:53
 .fr
La nuit, à Avignon, les SDF dorment dans la rue
KATHY HANIN
17/04/2013, 06 h 00
Le Collectif contre l'exclusion s'offusque de la fermeture des douches municipales.
Le Collectif contre l'exclusion s'offusque de la fermeture des douches municipales. (© D.R)
                        
Alors que l'accueil de nuit a fermé, le Collectif contre les inégalités et l'exclusion se bat pour la dignité des sans-abri.La misère serait-elle moins pénible au soleil ? "Bien sûr que non !", s'insurge Martine Gras, porte-parole du Collectif contre les inégalités et l'exclusion (CCIE), alors que la trêve hivernale pour les SDF vient de s'achever avec la fermeture des dix places d'accueil d'urgence de l'association Casa. "Et encore, cette année, l'accueil de nuit a été prolongé partout en France d'un mois, jusqu'au 15 avril." Cet endroit, c'est un peu le dernier recours pour tous ceux qui n'ont nulle part où aller. Et ces quelques places de moins pourraient presque sembler dérisoires si la situation des SDF à Avignon n'était pas déjà si difficile. "On compte plus d'une centaine de SDF en ville, dont un tiers est stable mais on sait qu'il y en a beaucoup plus. Cent quatre-vingts personnes touchent le RSA via une boîte postale, par exemple, explique Daniel Landau, du CCIE. Et les lieux d'accueil sont nettement insuffisants alors oui, dix places de moins c'est important." Pourtant, les conditions y sont spartiates, "pour ne pas dire indignes, explique Martine Gras. Dès 18 h, plus d'une vingtaine de personnes fait la queue dans le froid jusqu'à l'ouverture des portes, à 20 h 30, où une petite collation, même pas un repas, est servie. Et les dix qui ont la chance de rester pour la nuit doivent se contenter d'une chaise et d'une table pour appuyer leur tête entre leurs bras." Le CCIE a écrit plusieurs lettres au préfet, lui demandant une enveloppe complémentaire pour les dispositifs d'urgence, "toujours sans réponse". Mais il a accepté de pérenniser cet accueil de nuit toute l'année. "Il avait été créé pour deux ans et, depuis dix ans maintenant, c'est du provisoire qui dure. Nous voulons que ce lieu passe à vingt places, avec un endroit où l'on peut vraiment dormir allongé, un enclos pour les animaux, des sanitaires plus grands car, depuis la fermeture des douches municipales, le problème de l'hygiène se rajoute à celui du logement. Il ne reste que la fontaine de la rue de la République pour une toilette sommaire", note Martine Gras qui plaide aussi pour "une restauration sociale sept jours sur sept". D'autres associations, comme le Secours catholique ou la Croix-Rouge assurent une distribution alimentaire "mais souvent, le week-end, on voit arriver des jeunes qui n'ont rien mangé à l'accueil de nuit." Après un mois de fermeture et quelques travaux, l'accueil de nuit devrait rouvrir pour une période test de six mois. En attendant que ces dix - peut-être vingt - places rouvrent, "il n'y a que 24 lits d'urgence disponibles pour les SDF d'Avignon." Beaucoup dormiront encore dehors, dans la plus grande précarité.
KATHY HANIN

 

 

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22 avril 2013 1 22 /04 /avril /2013 15:15
Un accès Internet pour les sans-abris

Le Monde.fr | 19.04.2013 à 19h23

Par Quentin Thomas

 
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Démarches administratives en tout genre, loisirs, offres d'emplois, difficile aujourd'hui de ne pas souffrir d'exclusion sans accès à internet. "Le droit à la connexion se doit aujourd'hui d'être au même rang que le droit à l'éducation ou à la santé", explique Margault Phelip, responsable du programme "connexions solidaires" chez Emmaüs connect, association qui fait partie du réseau Emmaüs fondé par l'Abbé Pierre. Un programme qui permet aux sans abris où aux personnes qui connaissent des difficultés financières, de bénéficier d'internet et du téléphone à bas pris.

"Les personnes qui ne sont pas bancarisées où qui n'ont pas de logement, ne peuvent pas aujourd'hui bénéficier d'Internet" Pour remédier à cela, l'association Emmaüs connect, avec le soutien de SFR, expérimente une nouvelle solution : un boitier connecté, dans lequel sera insérée une carte sim et qui transformera le réseau 3G en wifi. "Avec notre offre, disponible en septembre, les personnes qui vivent dans les centres d'hébergements pourront accéder à la toile." Le "crédit" Internet se rechargera à l'aide de cartes prépayés : deux tarifs seront proposés : 1 euros pour 500 Mo de donnés et 5 euros pour 2 giga. Avec cette clé, "les clients ne seront plus obligés d'aller aux MacDo pour se connecter", témoigne la responsable du programme. L'association a également passé des partenariats avec des entreprises recyclage pour proposer des ordinateurs portables à partir de 100 euros. Enfin elle proposera également d'accompagner les gens "à qui Internet fait peur" pour leur apprendre à maîtriser l'outil.
Un dispositif soutenu par la ministre Fleur Pellerin : "On ne peut pas accepter que certains soient exclus du numérique, comme le permis de conduire cet accès change les perspectives de chacun".
Cet élargissement à l'Internet s'ajoute à l'offre de téléphonie solidaire, lancé en 2010 par Emmaüs défi -entreprise spécialisé dans l'insertion par le travail- avec le soutien de la ville de Paris, désormais étendue au niveau national. Le but est de permettre aux plus démunis d'accéder à la téléphonie mobile à tarif réduit, et les accompagner dans leurs dépenses. Trois cartes prépayés, allant de 30 minutes de communications à l'illimité sont ainsi proposé à des tarifs allant de 2 euros 50 à treize euros. Une offre plus chère que celles proposés par les opérateurs "low-cost" mais qui ne cible pas le même public. "Leurs formules ne sont pas du tout comparables. Elles ne sont en général accessibles que par Internet et il est impossible d'y souscrire sans carte bancaire. Nous on s'adresse en partie aux plus démunis qui ne sont pas bancarisés et il y a en plus un véritable accompagnement, précise Mme Phelip.
"SFR nous donne les cartes mais nous avons des frais et notre but est de responsabiliser les personne. tout rendre gratuit ne serait pas la solution", ajoute Inam, conseillère en téléphonie solidaire Les bénéficiaires sont en effet encadrés par des intervenants (services sociaux, associations) qui les aident à réduire leurs dépenses de téléphonie, en s'occupant par exemple de la résolution des litiges avec les opérateurs. "Les personnes qui viennent nous voir n'ont parfois pas conscience du coût de leur consommation et ils vont parfois négliger certaines dépenses de santé pour payer leur abonnement. Le budget moyen est de 100 euros ce qui est énorme pour une personne qui touche le RSA", témoigne Maud Joubert, conseillère en insertion sociale pour le logement, qui travaille en partenariat avec Emmaüs.
Les bénéficiaires ont accès à ce programme pendant neuf mois renouvelable une fois, et sont ensuite redirigés vers une offre qui correspond à leurs besoins. En trois ans, plus de 2500 personnes ont ainsi bénéficié de plus de 27 000 heures de communication à tarif solidaire mais aussi d'un suivi régulier, auprès de travailleurs sociaux.
Avec l'ouverture de 5 nouveaux points d'accueil dont Marseille, Saint-Denis et Grenoble, en plus des trois présents à Paris, Emmaüs et SFR espèrent aider 5 000 bénéficiaires en 2013. Puis 100 000 en 2015 lorsque le dispositif couvrira tout le territoire national.
Quentin Thomas

 

http://www.lemonde.fr/

 

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 08:23

Arrêtés anti-mendicité : les associations en appellent aux maires

 

Lutte contre l'exclusion

Publié le vendredi 12 avril 2013

A l'approche de l'été, Emmaüs France, Emmaüs Solidarité, la fondation Abbé-Pierre et la Fédération européenne d'associations nationales travaillant avec les sans-abri (Feantsa) - qui est à l'origine de cette initiative menée dans plusieurs pays d'Europe - lancent une campagne "La pauvreté n'est pas un crime". Celle-ci s'adresse directement aux maires et vise les arrêtés anti-mendicité, anti-glanage (interdiction de fouiller dans les poubelles) ou anti-bivouac. Elle dénonce également "les mobiliers urbains qui pénalisent les sans-abri dans leur vie quotidienne", dont le dossier de presse fournit plusieurs exemples illustrés. On se rappelle également de l'affaire, il y a quelques années, des "répulsifs anti-SDF" (voir notre article ci-contre du 27 août 2007).

 Les signataires estiment en effet que "certaines municipalités font parfois un choix choquant : criminaliser les plus démunis !". Or ils rappellent que "ce ne sont pas les pauvres qu'il faut combattre, mais bien la pauvreté en s'attaquant aux causes de la misère... en étant politique et non policier". A un an des élections municipales, "les maires de France doivent tout particulièrement faire preuve de solidarité envers les personnes en détresse : ils ont le pouvoir de changer les choses, ils ont les compétences pour le faire, ils ont le devoir d'y parvenir". Les signataires se donnent donc un an pour "faire changer les choses".

 Pour atteindre cet objectif, les associations engagées dans la campagne ont mis en ligne un site dédié. Les citoyens y sont invités à signer en ligne une "Charte municipale des droits des personnes en détresse" et à l'adresser aux élus de leur commune. Ce document demande la mise en oeuvre d'un certain nombre de droits : le droit "d'exister dans l'espace public sans être considéré comme une menace ou un trouble", le "droit de chercher les moyens de survivre en état de nécessité" et celui à un abri digne, bien sûr. Mais aussi l'accès aux soins, l'accès aux équipements d'hygiène élémentaires, le droit à une domiciliation postale, le respect du droit des enfants à être scolarisés, ou encore le droit d'être enterré dans la dignité. Il est prévu que les communes qui le souhaitent puissent également adhérer directement à cette charte.

 Dans une optique moins consensuelle, le site dédié propose également une rubrique pour signaler aux promoteurs de la campagne des mesures anti-mendicité ou des mobiliers urbains inadaptés dont ils auraient connaissance. 
Jean-Noël Escudié / PCA
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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 09:29
Un rapport pointe les insuffisances de l’insertion par l’activité économique

Le gouvernement a présenté le premier bilan sur le poids du secteur de l’insertion par l’activité économique.

 
 
  
 
 
En 2010, près de 120 000 salariés ont travaillé dans une de ces structures.
En 2010, près de 120 000 salariés ont travaillé dans une de ces structures.
JEFF PACHOUD / AFP
En 2010, près de 120 000 salariés ont travaillé dans une de ces structures.
JEFF PACHOUD / AFP

En 2010, près de 120 000 salariés ont travaillé dans une de ces structures.

Plusieurs pistes d’évolution sont proposées, en particulier sur le financement du secteur.

Avec cet article

Emmaüs, Tissons la solidarité, Groupe Envie… Le nom des structures d’insertion par l’activité économique est bien connu de tous ceux qui s’intéressent à la lutte contre l’exclusion. Chacune met en œuvre des programmes, souvent performants, pour aider des personnes éloignées de l’emploi et rencontrant des difficultés sociales à se réinsérer dans le monde professionnel. En 2010, près de 120 000 salariés ont travaillé dans une de ces structures. Mais jamais l’État ne s’était penché sur l’efficacité globale du système. Ni sur ses modalités de financement, son organisation, sa gouvernance, son coût pour les finances publiques…
Une étude a été dévoilée, jeudi 11 avril, à l’occasion de l’installation du nouveau bureau du Conseil national de l’insertion par l’activité économique (CNIAE), l’organe représentatif de toute la profession. Ce rapport, très documenté avait été commandé l’an dernier par les ministres Benoît Hamon et Michel Sapin à l’Inspection générale des finances et à l’inspection générale des affaires sociales.
Il dresse un tableau pour le moins nuancé de la situation actuelle et évoque plusieurs pistes de réforme. À charge maintenant à la nouvelle présidente du CNIAE, la sénatrice (PS) Christiane Demontes, de se prononcer sur la politique qu’elle entend mener.

Un coût de 1 à 1,3 milliard d’euros

L’étude relève notamment le mode de financement, « particulièrement complexe » et qui « se traduit par un empilement d’interventions diverses (…) qui n’est pas toujours justifié ». 
Les auteurs estiment le coût du financement public global du secteur entre 1 et 1,3 milliard d’euros en 2011, auxquels s’ajoutent 247 millions d’exonérations sociales. L’État finance la moitié du secteur, les conseils généraux un quart et d’autres financeurs tels que le Fonds social européen, les communes ou les conseils régionaux, apportent le reste.
 « Le coût annuel moyen en financement public s’élève à 21 000 € par équivalent plein temps et 9 700 € par bénéficiaire », écrivent les auteurs. Ce montant moyen masque cependant de grandes disparités selon le type de structure.

Une efficacité limitée

Les auteurs notent que le dispositif n’est pas centré sur les publics les plus en difficulté : « 25 % des bénéficiaires ont ainsi moins de 6 mois d’ancienneté en chômage lors de leur entrée dans une structure d’insertion. ». Ils regrettent aussi que les outils d’évaluation, lors de la sortie du dispositif, soient « très insuffisants » et qu’ils ne « permettent pas de porter une appréciation étayée sur l’efficacité de cette politique ».
Ainsi, dans la plupart des cas, « la mesure de la situation des personnes est effectuée le jour de la sortie, ce qui est prématuré ». Dans d’autres, ils « font l’objet d’une analyse spécifique (mais) les résultats sont communiqués avec plus de 18 mois de décalage et aucun suivi à long terme, de 24 ou 36 mois après la sortie » n’est réalisé.
Pire, « au-delà de ces problèmes d’évaluation, les résultats disponibles sont très décevants, bien en deçà des objectifs en termes d’insertion professionnelle fixés par la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle ». Le rapport permet d’effectuer une analyse plus détaillée des résultats obtenus par chaque type de structures : les entreprises et les chantiers d’insertion qui obtiennent globalement les moins bons résultats en termes de retour à l’emploi, les associations et les agences de travail temporaire qui s’en sortent mieux. « Ainsi, six mois après la sortie d’un atelier ou chantier d’insertion, les deux tiers des personnes sont au chômage et moins de 12 % ont trouvé un emploi durable. » 

Un rôle de l’État à repenser

Le rapport met aussi en évidence le fait que « le pilotage du secteur par l’État n’est pas fondé sur une stratégie déterminée ». Pour le moment, il agit surtout en suivant « une logique de reconduction de l’existant ».

De nombreuses recommandations

Les recommandations de la mission sont nombreuses. Elles portent sur la consolidation et la fiabilité des données, « dans le but de mieux évaluer les financements alloués ». Pour améliorer l’efficacité de cette politique publique, la mission propose de mieux cibler les bénéficiaires des dispositifs et d’homogénéiser le suivi des sorties.
Mais c’est l’aspect financement qui fait l’objet des propositions les plus fouillées. Plusieurs scénarios sont proposés, de la rupture avec le système actuel à une démarche plus classique d’amélioration de l’existant, avec juste une simplification. Enfin, la mission préconise de favoriser l’accès des structures d’insertion à d’autres sources de financement que les subventions publiques.

SÉVERIN HUSSON 
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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 07:35
Le pape François désire rencontrer les réfugiès du centre Astalli


Le pape François souhaite visiter le centre Astalli, à Rome. Il l’a personnellement annoncé par téléphone au père Giovanni La Manna, responsable de ce centre dirigé par des jésuites et qui vient en aide à des milliers de sans papiers. Le pape, qui est lui-même jésuite, a appelé le père La Manna sur son portable. Depuis 1980, le centre Astalli offre aux réfugiés des soins de santé, une assistance psychologique et légale, des repas, des douches.

La plupart des immigrés qui s’adressent au centre Astalli sont des musulmans qui ont fui le Moyen-Orient ou l’Afrique, souvent parce que leur vie était en danger. Leur histoire est souvent tragique, souligne le père La Manna. Il y a aussi des femmes qui ont fui une situation familiale dramatique.

Avec le soutien de volontaires, le centre Astalli les aide conformément à l’Evangile, sans distinction de race, de langue et de religion. Le centre de Rome accueille environ 400 personnes par jour. Dans son rapport 2013, présenté le 9 avril, le centre d’accueil a indiqué que les demandes d’asile avaient baissé mais que la distribution des repas reste la même.

(Photo : embarcation de migrants à Lampedusa)

 

 




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8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 07:18

Site

 

Conférences des évêques de France

 

Solidarité - 05 avril 2013

Fin de la trêve hivernale : des mal-logés aux sans-abris

 
par CM
Mal logement
   
La trêve hivernale est terminée depuis le dimanche 31 mars 2013, après avoir été prolongée de quinze jours, en raison des intempéries exceptionnelles du mois de mars.

Charlotte Niewiadomski, responsable du département « De la rue au logement » au Secours Catholique, dresse un état des lieux « catastrophique ».
« Trois millions et demi de personnes mal-logées en France selon le rapport de la fondation Abbé Pierre. Dix millions de personnes touchées par la crise du logement », Charlotte Niewiadomski dénonce une situation « catastrophique ». Pour trouver une solution, « il faudrait construire 900 000 logements » et pourtant le contexte est défavorable car « la construction de logements est en baisse ainsi que le budget », explique Charlotte Niewiadomski. Et la situation ne concerne pas seulement les pauvres mais de plus en plus les classes moyennes, touchées car « le loyer a augmenté de 47 % en 10 ans et de 29 % pour le parc social » et il faut donc faire un choix entre manger et se loger.

La loi sur le logement social, votée le 26 septembre 2012, a pour but de faciliter la construction de 150 000 logements sociaux chaque année. Le durcissement de la loi SRU relative à la solidarité et au renouvellement urbain est un des « axes législatifs encourageant ». Il consiste à augmenter le taux minimum de logements sociaux dans les villes à 25 %, au lieu de 20 %. Le deuxième point positif de cette loi est la volonté de céder des terrains publics à des prix faibles ou gratuitement pour la construction de logements sociaux.

« Après, la difficulté est de faire appliquer ces lois », souligne Charlotte Niewiadomski. Sensibiliser et agir sur ce sujet, c'est le sens du « collectif des associations unies », regroupant 33 associations, comme par exemple la Fondation Abbé Pierre ou la Croix-Rouge française. Parmi les dernières actions, le collectif a organisé, le 13 mars 2013, une conférence de presse devant l'Assemblée Nationale et demandé un moratoire sur les expulsions pour « ne pas expulser sans une solution de relogement avant », afin d'éviter « le flot de personnes dans la rue ». En réponse, la proposition du ministère est de « garantir aux propriétaires d'être payés » alors qu' « il existe déjà un fonds d'indemnisation des propriétaires pour qu'ils ne se retrouvent pas eux-mêmes en difficulté ».

Les chiffres sont alarmants « En 2011, 146 000 ménages ne pouvaient plus payer leur logement, 110 000 expulsions ont été prononcées. Les interventions par les forces de l'ordre ont doublé, sans compter ceux qui partent d'eux-mêmes par peur d'être expulsés ». La conséquence est que « le 115 ne peut plus répondre à 50 % des demandes ».

Actuellement, c'est un « système qui coûte extrêmement cher », analyse Charlotte Niewiadomski. Financièrement, car « il faut payer des hôtels aux sans-abri» et socialement parce que « les enfants sont déscolarisés, les familles éclatées », alors que « le minimum serait de maintenir les personnes dans leur logement » avant de trouver une solution.
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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 10:27

RÉFLEXIONS

Pensée du jour :

"Le cri du pauvre monte jusqu'à Dieu mais il n'arrive pas à l'oreille de l'homme". (La Mennais)

 

 

«  J'AI MENTI  »

Véronique Margron

 

Le mensonge lance son venin, ruinant l'essence même de la parole qu'est la confiance.

 

Le mensonge tord la vérité, interdit la relation, la divise. Il insinue de la confusion, du chaos, là où les humains tentent laborieusement de rendre possible un monde habitable, avec des balises qui pointent où aller pour vivre.

Le mensonge met tout à l'envers. Nous pensions pouvoir nous appuyer sur une parole de respect, et c'est la terre qui se dérobe. Rappelez-vous nos « parents » à tous : 1'homme et la femme des commencements (Genèse 2-3).  Ils devaient obéir à une parole de Dieu pour vivre en paix dans le monde qui leur était confié. Un serpent sort de nulle part, il siffle à leurs oreilles : et si Dieu vous racontait des histoires pour préserver avec jalousie son pouvoir.  Il sème le trouble.  Si Dieu nous mentait? se disent-ils, et « ils mangèrent du fruit de l'arbre » : et ce fut alors la défiance et la peur, non la toute-puissance promise, qui s'invitèrent.  Là où il doit honorer sa parole par l'engagement de son être, l'homme se déclare absent de lui-même.

 

« J'ai menti » donc, disait une jeune femme.  En 1999, à l'âge de 14 ans, Virginie accuse son père d'abus sexuels pour « se rendre intéressante ». Sept années plus tard, dont six passées en prison pour cet homme, Virginie écrit J'ai menti, pour le faire innocenter. « Le but n'est pas de me montrer mais de blanchir mon père. [...]  II n'a jamais rien fait. »  Elle termine : « Je sais que je peux me retrouver à mon tour devant un tribunal, poursuivie pour délit de dénonciation calomnieuse.  Mais je veux aujourd'hui dire la vérité. »  Louable volonté, bien tardive. Mais son mensonge provoque un désastre au-delà des siens. Nos paroles agissent, elles n'engagent pas uniquement nos existences privées : elles ont des répercussions sociales, un jour ou l'autre.

Celles et ceux qui furent violentés en leur chair, jusqu'au coeur de leurs affections, eux aussi sont touchés de plein fouet par cette parodie. Nous connaissons les sentiments mélangés qui habitent ces personnes, dont le déni, la culpabilité, parfois une forme d'incrédulité devant ce qui [leur] est arrivé. Entendant les propos de cette jeune femme, combien se diront : « Si moi aussi j'avais inventé? »

Il y a de quoi être en colère devant l'instrumentalisation de ce crime comme c'est aussi le cas, cyniquement, dans des procédures de divorce, par exemple.

Le mensonge lance son venin, ruinant l'essence même de la parole qu'est la confiance. Tout acte de parole promet la vérité, même - et surtout! - l'acte de parole trompeur, qui peut aller jusqu'à jurer qu'il dit vrai, alors qu'il ment. C'est pourquoi il est une meurtrière déflagration. Du sein de nos failles, ordinairement, tentons de faire honneur à nos paroles en les habitant de notre existence, celle qui se sait redevable pour d'autres, y compris inconnus.

 

La vie, le 5 octobre 2006

   
Par : Véronique Margron

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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 08:27
Maurice Dubois : « Quand vous parlez, cela encourage d’autres »

Article publié dans Feuille de route n°427 (avril 2013)PNG - 114.9 ko

« Si certains arrivent à comprendre, alors, un jour, tout le monde comprendra. » (Maurice Dubois) Photo. F. Phliponeau

Lors de la Journée mondiale du refus de la misère le 17 octobre, Maurice Dubois, militant ATD Quart Monde du Val d’Oise, s’est exprimé au nom des participants de l’Université populaire Quart Monde d’Île-de-France.
« Aujourd’hui, il y a beaucoup de personnes qui ont la vie difficile et j’ai peur qu’il y en ait beaucoup plus qui auront la vie difficile demain. On ne sait pas où l’on va. La vie difficile, c’est quand vous n’avez pas de logement. Il y a des gens qui sont ainsi sans logement pendant des années. Quand on est sans

logement avec des enfants, on nous propose de nous payer un hôtel en attendant. Mais pour un gamin, la vie à l’hôtel, c’est difficile. Il est enfermé dans une chambre. Il ne peut rien faire. À l’école, il cache qu’il habite à l’hôtel. Alors on nous propose de le placer à l’Aide Sociale à l’Enfance. Pour nous, être sans logement, c’est la galère, mais être sans nos enfants, c’est encore pire.

 On accentue la misère finalement. Pour ceux qui nous aident, un placement, c’est normal, c’est une solution. Ils ne voient pas les choses comme nous. Pour l’enfant qui sera placé, il aura tout matériellement mais il aura un manque affectif. Il va se sentir seul, sans ses parents, sans ses frères et sœurs. Il va se poser des questions. Pour lui aussi, on accentue la misère finalement. Il y a des enfants, quand ils ont 15, 16 ans, ils ne supportent plus les foyers, ils fuguent, se retrouvent à la rue. C’est dramatique. Il y a des mairies qui chassent les pauvres de leur commune. On envoie les policiers pour chasser les personnes qui dorment devant la gare. On envoie les engins de travaux publics pour chasser les voyageurs ou les Roms. On démolit des logements, mais on ne construit pas de logements avec un loyer à prix réduit. Quand vous êtes dans les difficultés, on vous fait beaucoup de reproches, on vous traite de tous les noms. À force, ça peut rendre méchant. Quand on a vécu cela, on ne peut pas se taire. Il faut le dire. Personne ne peut le dire à notre place. À l’Université populaire Quart Monde, on ose prendre la parole. Au début ce n’est pas facile, mais quand vous parlez, cela encourage d’autres dans leur combat. Vous savez que ce que vous avez à dire est important, alors vous ne pouvez pas vous taire. Vous vous lancez. Dire la violence de la misère, c’est le début du changement. L’Université populaire est un endroit où on est écouté. Ceux qui écoutent, ils com­prennent et après ils font comprendre à d’autres. Si certains arrivent à comprendre, alors, un jour, tout le monde comprendra le fond des choses. Il y aura plus de gens derrière ceux qui sont dans les difficultés. Il y aura plus de solidarité. »

 

 

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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 10:37

Mardi 2 avril 2013 2 02 /04 /Avr /2013 09:27

Autisme

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

L’Autisme, agissons vite ! Avant qu’il ne soit trop tard…

L’autisme, en France est une bombe prête à exploser.

Et les pouvoirs publics semblent ne pas se rendre compte de la menace…

La HAS reconnaît un taux de prévalence de 1 sur 150 mais dans le monde c’est 1 sur 100.

Ce taux était de 1/2000 naissances en 1960(1).

L’enjeu immédiat n’est pas de savoir pourquoi il y a une bombe.

L’urgence, c’est de la désamorcer.

Le temps n’est plus à la réflexion, mais bien à l’action.

Or, il est possible de prendre enfin le problème à bras-le-corps grâce à une première démarche essentielle :

Le dépistage précoce : on peut repérer les premiers signes dès 12 mois et poser un diagnostic entre 2 et 3 ans. Mais le dépistage intervient en moyenne à 6 ans(3) ! On perd ainsi 3 à 4 ans d’intervention à un âge où la plasticité cérébrale permet d’accomplir d’énormes progrès.

Les outils existent mais ils ne sont pas utilisés et les professionnels sont rares et peu formés.

En effet, 1 médecin sur 3 ne sait pas ce qu’est l’autisme(4) et 1 sur 4 assimile encore le handicap à une psychose alors que la Haute Autorité de Santé le définit comme un trouble neuro-développemental(5).

Ce dépistage généralisé peut être pratiqué par tous (personnels d’encadrement, parents…) et faciliter en amont le diagnostic des praticiens.

Cette intervention précoce permettrait avant tout de mettre en place des programmes éducatifs d’accompagnement adaptés.

La situation n’a que peu évolué depuis décembre 2007 alors que des recommandations de bonnes pratiques en matière d’accompagnement des enfants et adolescents avec autisme ont été rendues par la HAS le 8 mars 2012. Pour la première fois, l’efficacité des approches éducatives, développementales et comportementales est reconnue et recommandée.

Cette intervention précoce permettrait également davantage l’inclusion en milieu ordinaire et bien sûr, en milieu scolaire. Une personne autiste, en effet, peut vivre avec son handicap et l’inclusion en milieu ordinaire est souvent possible.

Aujourd’hui, la situation de l’adulte autiste est catastrophique avec un accès au travail encore entravé par les discriminations à l’embauche, et surtout une psychiatrisation et une neuroleptisation abusives.

Cette prise en charge précoce permettrait enfin de maitriser un coût humain et social considérable. Aujourd’hui encore, 85% des Français sous-estiment le nombre d’individus touchés par l’autisme.

Les médias peuvent participer à cette prise de conscience urgente.

L’association Autisme France, fer de lance de la Journée mondiale de l’autisme du 2 avril 2013.

Autisme France regroupe 120 associations locales.

Elle a toujours adopté une position militante face à un débat souvent motivé par une définition erronée de l’autisme et des ambitions corporatistes.

Aujourd’hui, elle a gagné la bataille des idées puisque La Haute Autorité de Santé a reconnu le bien-fondé du diagnostic et de l’intervention précoces et des programmes éducatifs.

L’urgence est donc de passer à l’acte :

L’enjeu, aujourd’hui, c’est l’usager.

La priorité, c’est se battre contre l’état d’abandon dans lequel se trouvent la personne autiste et sa

famille .

Association AUTISME FRANCE

Mme Danièle Langloys :

Tél : 04 93 46 01 77

Mail : autisme.france@wanadoo.fr

 

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