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Solidarité-Torture

22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 08:05

La soif de domination...

On la retrouve partout, dans le monde politique, religieux, dans celui du travail et même dans la famille.
Tous les moyens sont bons pour écraser, et toutes les choses bonnes, comme la connaissance, la beauté, la générosité, le dévouement, peuvent devenir le moyen de prendre le pouvoir.
Et la soif de savoir ! C'est ambigu, l'excellence de la science et de la technique. Cela fait progresser l'humanité, mais est-ce pour le bien de tous ?
Gagner toujours plus d'argent, consommer plus, posséder plus. C'est pareil.
Quelles profondes angoisses là derrière !
Il y a tant de gens qui se meurent de solitude !

Sœur Emmanuelle.

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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 09:24

Résister

J'aime bien ce verbe "Résister".
Résister à ce qui nous emprisonne,
aux préjugés, aux jugements hâtifs,
à l'envie de juger,
tout ce qui est mauvais en nous
et ne demande qu'à s'exprimer,
à l'envie d'abandonner,
au besoin de se faire plaindre,
au besoin de parler de soi au détriment de l'autre,
aux modes,
aux ambitions malsaines,
au désarroi ambiant.
Résister, et sourire !

Emma Dancourt

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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 10:44

L’engagement associatif, «grande cause nationale» pour 2014

Le label « grande cause nationale » a été attribué pour 2014 à l’engagement associatif.

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VERSION PAPIERVERSION WEB

JEAN-LOUP GAUTREAU/AFP

Des bénévoles de l'association Les petits frères des Pauvres discutent avec une personne âgée, lors d'une visite à son domicile. L’engagement associatif est la grande cause nationale pour l’année 2014.

AVEC CET ARTICLE

Les salariés demandent du temps pour le bénévolat

Il permettra au mouvement associatif d’obtenir des diffusions gratuites sur les radios et les télévisions publiques pour « organiser des campagnes faisant appel à la générosité publique ».

L’engagement associatif a-t-il besoin d’être encouragé ? Réponse de Viviane Tchernonog, chercheuse au CNRS et experte dans l’économie du secteur associatif.

« Je comprends que le gouvernement fasse de l’engagement associatif la grande cause nationale de cette année. Sans le soutien de l’État et des collectivités, le secteur non lucratif, à qui il est confié de plus en plus de missions de service public, ne peut agir de manière efficace.

À l’heure où les finances publiques ne sont pas au beau fixe, le renfort du bénévolat est un levier à actionner pour compenser la baisse des subventions. Car les 16 millions de personnes qui donnent de leur temps en France apportent beaucoup de richesse au pays.

J’estime qu’ils créent en effet entre 1 et 2 % du produit intérieur brut (PIB). C’est loin d’être négligeable par rapport à l’ensemble du secteur et ses 165 000 associations employeuses, qui représente en tout 3,5 % du PIB.

INCITER LES JEUNES

Tout ce qui peut redonner du souffle au bénévolat est donc le bienvenu, d’autant que la population des personnes déjà engagées est vieillissante. Inciter les générations suivantes à s’y mettre elles aussi, c’est préparer notre avenir.

Le gouvernement a déjà engagé plusieurs mesures de soutien aux associations. Il a notamment réduit de 300 millions d’euros par an les taxes sur les salaires, depuis le 1er janvier. Cette disposition est de nature à soulager les dirigeants des structures, alors que le secteur non lucratif est de plus en plus soumis à la concurrence avec le monde marchand.

Pour faciliter le bénévolat, la gauche envisage également la création d’un ‘‘congé bénévole’’. Des dispositions réglementaires existaient déjà pour donner le temps aux actifs de s’engager, mais elles sont peu investies.

FORMER LES BÉNÉVOLES

Toutefois, cette réforme ne jouera certainement qu’à la marge. Aujourd’hui, les différents sondages d’opinion montrent que les Français sont déjà très nombreux à vouloir s’engager, mais qu’ils ne trouvent pas d’associations pour les accueillir, ni de compétences à valoriser dans les structures.

Les associations, de leur côté, sont de plus en plus soumises aux réglementations. Elles ont besoin de bénévoles capables de réaliser des tâches de plus en plus techniques. C’est à mon sens le plus grand frein au développement du secteur.

Il ne sera pas levé tant que les pouvoirs publics n’engageront pas un plan ambitieux d’aide à la formation des personnes volontaires. »

Les salariés demandent du temps pour

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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 10:30
REGARDE, ÉCOUTE ...

Oui,

Ce n’est pas du temps perdu

Que de regarder une fleur…

Un coucher de soleil…

La grâce des jeunes filles…

La force des jeunes gens…

Le dévouement d’une maman…

Le labeur d’un homme mûr…

Le visage ridé du vieillard…

Regarde et regarde encore !

Regarde et admire !

Regarde et émerveille-toi !

Regarde jusqu’à contempler !

Oui,

Il faut prendre le temps

D’écouter le rire d’un enfant…

Le chant des oiseaux…

Le sifflet du vent…

La tombée de la pluie…

Le chant d’une berceuse…

Le jeu d’une symphonie…

Écoute et écoute encore !

Écoute et étonne-toi !

Écoute et réjouis-toi !

Écoute jusqu’à t’extasier !

Ton émerveillement et ta joie

Te rempliront d’espérance et

Éloigneront de toi toute trace de souffrance.

Et qui sait si, au bout de ta contemplation

Et de ton extase,

Tu ne seras pas sollicité par la Vie,

Tu ne seras pas envahi par l’Amour,

Tu ne Le rencontreras pas ?

Jules BEAULAC

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18 mai 2014 7 18 /05 /mai /2014 09:11

Changer son regard sur les choses c'est se montrer humble car c'est démontrer qu'on sait qu'on peut se tromper et qu'on se redéfinit de manière plus juste. Il ne faut pas avoir peur de changer sa façon de voir les choses, c'est la preuve qu'on grandit.
Philosophie et partage d'idé
es

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18 mai 2014 7 18 /05 /mai /2014 08:29

LE SILENCE

Ce matin…dimanche, la maison est vide…

Ils sont tous allés au devant de la vie,

Des jeux enfantins, des petites chamailleries,

Des discours des grands…une ruche en pleine effervescence

Ici, c’est le silence, mais pas n’importe lequel !...

Le ciel est d’un gris uniforme,

Les feuillages sont au repos, la nature dort…

J’habite dans ce silence, et le savoure…,

Car il est libéré de tout désir, de toute pensée…,

Il prend toute la place.

Je respire avec lui, au rythme de l’univers…

Une mouche, soudain, rompt l’harmonie…

Son vol lourd et agaçant, s’éloigne…

Le silence revient.

Le flux et le reflux de cette vie en moi,

Bourdonnent dans ma tête.

C’est une autre vie qui se vit par le dedans,

Un moment privilégié, volé à la vie toujours en effervescence

Un chien aboie au loin,

Un rossignole chante sur une branche,

Un souffle de vent agite le feuillage avec tendresse…

Le silence…

Un goût qu’il faut réapprendre à savourer !...

Isabelle Schmit

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 09:58

Printemps

Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.

Victor Hugo, Toute la lyre

Poème classé dans Bonheur, Campagne, Printemps, Victor Hugo.

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 09:34

Je rêve d'une Église

Oui, je rêve d’une Église où les plus petits d’entre nos Frères et Sœurs seraient reçus tels des amis de la Famille. Nous devons là où nous sommes, là où nous vivons, faire apparaître ce visage d’une justice d’Amour pour tous et toutes. Les Jeunes ont soifs de l’Amour du Christ.

Ah ! Oui, une Église faite pour les plus pauvres, les plus meurtris, les plus blessés de la Vie.

Je ne dis pas cela par esprit de polémique mais, par un constat cruel. Qui va dans les Temples ? Sinon, les bons bourgeois qui ont une culture biblique et dont je fais partie. Ne nous voilons pas la face, Frères et Sœurs, quelle serait notre attitude, si toutes les prostituées venaient et si tous les délinquants se mettaient à prier. Nous aurions la réaction du rejet. Rejet de personnes n’appartenant pas à notre Communauté, à notre horizon habituel. Et cela, est psychologiquement naturel.

On rejette toujours la personne vivant d’une façon différente de la nôtre. Pour nous protéger de mauvaises influences. Et pourtant, je connais des Pasteurs qui vont vers les plus petits et les accueillent, tels des Frères.

Pourquoi ? Parce que Dieu en eux leur a fait dépasser ce stade purement psychologique du refus et donné Son Esprit de sagesse qui accueille autrui. Seule la prière nous permettra de transcender nos différences.

Oui, je rêve d’une Église où les plus petits d’entre nos Frères et Sœurs seraient reçus tels des amis de la Famille. Nous devons là où nous sommes, là où nous vivons, faire apparaître ce visage d’une justice d’Amour pour tous et toutes. Les Jeunes ont soifs de l’Amour du Christ. Ils ont soif de Sa Présence. Et le recours aux drogues est une preuve de leur mal-être dans une société qui ne les reconnaît plus. C’est à nous, chrétiens et chrétiennes, de tendre la main aux blessés de l’existence. Sinon, qui le fera ? Qui ira vers tous ceux et celles qui souffrent avec pour seule arme, l’Amour ? Nous, Frères et Sœurs, avec l’aide de Notre Seigneur. Il nous faut prier sans relâche et demander à Christ d’avoir son regard. Un regard plein de compassion, de Tendresse et de fermeté. Nous ne pouvons pas continuer à gémir sur notre monde si, à notre échelle nous ne faisons rien. Ouvrons les bras vers ceux et celles qui n’attendent que nous pour se sortir de leurs écueils.

Prions, ayons confiance en un Dieu d’Amour qui nous apportera discernement dans de telles situations. Oui, moi aussi, je rêve d’une Église accueillant les plus pauvres et désespérés. Faisons ensemble de ce rêve une réalité et la Lumière brillera sur les endroits sombres de notre société. Ces endroits où l’Église ne mettait jamais les pieds, par peur. L’avenir nous appartient, il sera ce que nous en ferons avec le soutien indéfectible de Dieu Amour.

Bruno Leroy

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 07:08

SYRIENNES ET PALESTINIENNES RÉFUGIÉES: AU PREMIER RANG DE LA LUTTE POUR LA SURVIE

Parmi les Syriens et Palestiniens de Syrie réfugiés dans les pays limitrophes, un million sont au Liban, dispersés dans des formes d’hébergement précaires, souvent privés du minimum en matière d’accès à l’eau potable, aux sanitaires, aux soins de base: groupements de quelques tentes, hangars, carcasses d’immeubles, parkings, baraques, garages, édifices publics abandonnés, installation chez des amis, syriens ou libanais, location de chambres et d’appartements au prix fort.

Femmes et filles représentent plus de la moitié des réfugiés, et elles sont pour la plupart au premier rang pour tout ce qui relève de la survie quotidienne, c’est-à-dire la nourriture, les soins aux nombreux enfants, le ménage, l’organisation de la vie quotidienne, ce qui n’est pas forcément aisé en temps normal mais encore moins dans des conditions matérielles difficiles.

Dans un camp informel, malgré les aides, la tâche devient même insurmontable. Des enquêtes conduites par plusieurs associations montrent que les femmes font passer les besoins de leur mari et de leurs enfants avant les leurs. Certaines sont seules, jouant alors un rôle inhabituel de chef de famille, parce qu’elles sont veuves ou parce que les hommes (maris, pères, jeunes adultes) sont restés en Syrie, pour combattre ou pour continuer à travailler, garder la maison ou le champ.

Seules aussi parfois des femmes enceintes, arrivant après des kilomètres en voiture, en camion ou à pied. Nombreuses aussi sont celles qui croyaient quitter leur maison, leur ville ou village pour quelques jours ou quelques semaines et qui sont au Liban depuis plusieurs mois sans savoir quand elles rentreront chez elles.

Ce qui est vécu au Liban bouleverse habitudes et rôles traditionnels. Un bouleversement qui peut être stressant, déstabilisant. Le constat de ne plus pouvoir correspondre au modèle féminin dominant en Syrie -ne pas se déplacer seule, ne pas prendre de décision sans l’aval d’un homme-, génère anxiété et culpabilité. Sentiment aussi de perdre sa dignité en perdant toute intimité dans des conditions de vie où domine la promiscuité tandis que la traditionnelle séparation entre univers féminin et masculin est battue en brèche dans les abris de fortune ou les appartements surpeuplés. Mais les nouvelles conditions de vie et les nouvelles responsabilités assumées conduisent aussi des femmes à devenir plus autonomes, et du coup à remettre en question le modèle traditionnel.

Le plus souvent en effet ce sont les femmes qui se rendent aux distributions de nourriture, elles qui insistent auprès des directeurs pour que leurs enfants soient acceptés dans les écoles libanaises, elles qui se rendent dans les centres récemment créés où se distribuent kits d’hygiène, matelas, vêtements, elles qui vont chercher le formulaire pour avoir des aides, tandis que pas mal d’hommes trouvent trop humiliants de réclamer une assistance.

Dans certains centres sont organisés des groupes de discussion, des initiations et formations à l’hygiène, ou à l’anglais, ou à l’informatique, sont fournis des appuis psychologiques. Peut alors commencer à s’opérer un retour sur soi, une manière de ne plus seulement faire partie d’une masse indifférenciée – les réfugiées – mais de redevenir un individu. Peut aussi commencer à se dire ce qui a été subi, le stress de la guerre, les violences, les viols. « Cela prend du temps, souligne Jimmi, une jeune libanaise qui dirige le centre de Caritas à Dekwaneh qui s’occupe de 1300 familles, près de 10 000 personnes.

Au début les femmes ne parlent jamais d’elles, mais peu à peu elles se sentent en confiance et osent dire ce qui leur est arrivé en Syrie mais ce qui leur arrive aussi au Liban Franchir une frontière ne signifie pas toujours pour les femmes être en sécurité, des violences sexuelles et sexistes (SGBV selon la terminologie onusienne – violence sexuelle et basée sur le genre) pouvant encore être subies. L’augmentation des violences sexuelles au sein des familles est relevée par plusieurs enquêtes, ainsi que les violences dans les camps informels, les abris de fortune, les rues. Les veuves, les femmes seules craignent le harcèlement, l’agression si bien que certaines dissimulent la mort de leur mari ou font semblant de recevoir des appels téléphoniques d’un époux pour qu’on les laisse tranquilles.

On constate aussi l’augmentation des mariages précoces, souvent avec de bonnes intentions, pour sauver les jeunes filles de la précarité et de la pauvreté.

Dans le beau documentaire réalisé par Carole Mansour, Not who we are (Ce n’est pas ce que nous sommes) qui pour le moment n a été diffusé qu’au Liban et qui est consacré à 5 réfugiées, l’une d’entre elles raconte la décision prise -et qu’elle regrette- de marier deux de ses filles (16 ans et 14 ans) avec des hommes qu’elles ne connaissaient pas, « juste pour qu’elles puissent manger à leur faim », ne sachant pas si elles « tomberaient bien ou mal ». Les deux filles ne sont pas trop mal tombées, alors que parfois ces mariages contractés au Liban ne sont que l’entrée dans un réseau prostitutionnel. Leïla, de l’association palestinienne Najdeh, est formelle: « les réseaux de prostitution existent à la frontière avec la complicité de certains qui appartiennent aux forces de l’ordre ».

A ces réseaux s’ajoute le développement d’une prostitution occasionnelle, dite de survie (survival sex), qui s’exerce y compris avec certains personnels humanitaires: faveurs sexuelles contre nourriture ou biens matériels ou argent pour payer un loyer…Face aux multiples rumeurs circulent, une enquête précise, officielle s’impose, pour connaître l’ampleur du phénomène, identifier les réseaux, les lieux, les responsables. Des mesures de protection doivent être prises en urgence.

Des associations internationales tel l’IRC (International rescue committee) ou libanaises commencent à s’y employer, par exemple ABAAD (Centre de ressources pour l’égalité des sexes) qui depuis juin 2013 a ouvert 3 centres d’hébergement temporaire (au Sud, au Nord et dans la Bekaa) pour des filles et femmes (qui peuvent venir avec leurs enfants) victimes de violences et en danger immédiat.

D’autres offrent services juridiques, diffusent des informations et mènent des campagnes de sensibilisation à l’égalité femmes/hommes. Au cours de la campagne internationale « 16 jours contre les violences à l’égard des femmes » qui se déroule cette année du 25 novembre (journée internationale contres les violences faites aux femmes) au 10 décembre ( journée internationale des droits de l’homme), la task force contre les violences de genre du HCR organise une série d’actions en partenariat avec plusieurs associations dans différentes villes et zones du pays autour de l’égalité entre les sexes, des droits des femmes, de la lutte contre le viol… Est-ce suffisant? Sûrement pas, la dispersion des réfugiées, l’éloignement des lieux de rencontres, le poids terrible des urgences

quotidiennes limitent le nombre de femmes qui accèdent aux centres et aux informations.

Au-delà de la nécessaire sensibilisation, la question des violences, du viol, des mariages forcés, de la prostitution en situation de guerre et de crise doit être encore davantage prise en compte et les actes sanctionnés. L’enjeu, on le sait, ne concerne pas que les réfugiées du Moyen-Orient.

Il est mondial, doit relever des Etats concernés mais aussi de la Cour pénale internationale, du Conseil de sécurité de l’ONU, la lutte contre la violation des droits des femmes et des filles n’étant pas moins importante que la lutte contre les armes chimiques.

Martine Storti Al Huffington Post

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9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 08:04

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Anniversaire Albert Camus

Le penseur athée qui parlait aux chrétiens

Juliette Rabat Créé le 07/11/2013 / modifié le 07/11/2013 à 12h41

Albert Camus, dont on célèbre le centenaire de la naissance ce 7 novembre, se disait « plus près des valeurs antiques que des chrétiennes ». Pourtant, son amour de la justice, son « horreur du mal », son exigence morale lui ont fait croiser le chemin des croyants. De son athéisme, Camus n’a jamais fait mystère. Cette incroyance ne s’est pourtant pas traduite chez lui par de l’indifférence, encore moins par de l’hostilité vis-à-vis du christianisme. Sans doute parce que, contrairement à Sartre, Camus n’a jamais érigé cet athéisme en posture idéologique. Le philosophe a aussi rapidement compris que, face au scandale du mal, le dialogue avec les chrétiens s’imposait. Au poète Francis Ponge, qui lui demande dans une lettre datée du 21 août 1943 quelles sont ses « relations “profondes” avec les catholiques », l’écrivain répond : « J’ai beaucoup à dire sur le catholicisme, mais il me semble que je ne suis pas d’accord avec vous sur la façon dont il faut le critiquer. Si sa philosophie n’est pas la mienne, si je me sens capable d’argumenter contre elle, je ne lui prête nullement des intentions méprisables. » Tout est dit, ou presque, des rapports complexes que Camus a entretenus toute sa vie avec les chrétiens. Ces rapports débutent, sur le plan théorique, par un mémoire de fin d’études que le jeune Camus consacre à Plotin et à saint Augustin, dans lequel il confronte la pensée chrétienne à la pensée grecque. C’est cette dernière qui, dès les premiers écrits algériens, impose son paganisme lumineux à l’écrivain. « La vérité, c’est que c’est un destin bien lourd que de naître sur une terre païenne en des temps chrétiens. C’est mon cas. Je me sens plus près des valeurs du monde antique que des chrétiennes », confie-t-il dans un entretien aux Nouvelles littéraires en mai 1951. De cette Antiquité glorifiée, où l’homme et le cosmos ne font qu’un, Camus hérite donc « un cœur grec » tourné vers l’amour charnel de la nature et des corps. C’est cette présence entière et lucide au monde, cette attention à l’ici et maintenant, cette conscience « du poids de sa propre vie », qui empêche foncièrement le philosophe de souscrire au dogme chrétien de la vie éternelle. Le rejet de tout messianisme, qu’il soit religieux ou idéologique, est aussi au fondement même de la philosophie camusienne de l’absurde, inséparable d’une exigence impatiente de justice. « Si je refuse obstinément tous les “plus tard” du monde, c’est qu’il s’agit aussi bien de ne pas renoncer à ma richesse présente. Il ne me plaît pas de croire que la mort ouvre sur une autre vie. Elle est pour moi une porte fermée », écrit-il dans le Vent à Djémila (dans Noces). Aux « masques ridicules posés sur la passion de vivre », Camus oppose « la certitude consciente d’une mort sans espoir » qui permet de « diminuer la distance qui nous sépare du monde ». « Car l’espoir, au contraire de ce qu’on croit, équivaut à la résignation. Et vivre, c’est ne pas se résigner. » Face à l’omnipotence divine, il dresse donc la liberté de l’homme qui refuse son consentement à un destin écrasant. L’athéisme prométhéen de Camus s’incarne dans la figure d’un Sisyphe qui « enseigne la fidélité supérieure qui nie les dieux et soulève les rochers. » Mais, surtout, ce que Camus ne pardonne pas au christianisme, c’est une certaine résignation face au scandale du mal et de la souffrance. L’espoir du Salut dans l’au-delà ou à la fin des temps revient pour lui à une sorte de démission. « Je partage avec vous la même horreur du mal. Mais je ne partage pas votre espoir et je continue à lutter contre cet univers où des enfants souffrent et meurent », lance-t-il aux dominicains de La Tour-Maubourg devant lesquels il donne une conférence en 1946. Dans un article de Combat de septembre 1944, il va même jusqu’à définir le christianisme comme une « doctrine de l’injustice », fondée sur le sacrifice des innocents… Et pourtant, c’est la même exigence morale, notamment face à la question du mal, qui rapproche le plus Camus des chrétiens. Il débute d’ailleurs son exposé aux dominicains par cette phrase : « Ne me sentant en possession d’aucune vérité absolue et d’aucun message, je ne partirai jamais du principe que la vérité chrétienne est illusoire, mais seulement de ce fait que je n’ai pu y entrer. » En dépit d’un positionnement philosophique fondamentalement athée, l’écrivain ne quittera jamais cette attitude d’humilité, d’ouverture et de tolérance à l’égard de la communauté chrétienne. Bien plus, dans sa réponse à Francis Ponge, Camus reconnaît avoir « le sentiment d’une partie liée » avec ceux de ses amis catholiques « qui le sont vraiment ». C’est que la foi qui sépare croyants et incroyants, et dont l’expérience lui est étrangère, ne constitue pas pour l’écrivain un clivage irréductible. Camus l’humaniste se reconnaît en vérité dans certaines valeurs défendues par ceux qu’ils considèrent comme des chrétiens authentiques. Tourmenté par l’énigme terrible du mal, le philosophe voit dans un dialogue sincère avec les chrétiens, où nul ne renie rien de ses convictions, le meilleur allié dans la lutte inégale qu’il est déterminé à mener contre « les forces de l’horreur ». À condition que le croyant ne se laisse pas « arracher définitivement la vertu de révolte et d’indignation qui lui a appartenu, voici bien longtemps. » Car par-delà les errements qui ont pu être ceux de l’Église institutionnelle, l’authentique croyant partage avec l’incroyant révolté la même énergie à rejeter le mal, veut croire Camus. Et en invitant les chrétiens à mobiliser cette puissance de refus et de contestation, l’écrivain adopte une posture de rébellion face au Créateur qui, à certains égards, relève plus du blasphème que de l’athéisme. Et tant qu’il y a du blasphème, il y a de l’espoir…

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