Cri de pauvre
Solitude
Entendu par un bénévole
Avant, je travaillais
et on discutait avec les collègues.
J'allais faire mes courses
et le vendeur me parlait du temps qu'il fait.
J'emmenais les enfants à l'école
et on papotait avec les autres parents.
Même quand je marchais dans la rue
il y avait quelqu'un pour parler, blaguer, vivre !
Maintenant, je suis au chômage, ou malade, ou vieux,
et je suis seul chez moi.
Je vais au supermarché de la ville voisine
puisqu'il n'y a plus de magasin dans mon village
ou mon quartier,
et personne ne me parle plus du temps...
même aux caisses : les gens sont trop pressés
trop stressés, trop préoccupés
ou trop fermés à l'inconnu qui passe...
Mes enfants sont grands, vivent au loin :
plus d'école non plus, et si peu de visites...
Dans la rue, plus personne !
tout le monde reste bien calfeutré dans sa voiture
ou devant son poste de télévision,
bien au chaud, bien à l'abri,
bien dans son clan, bien dans son look !
Aujourd'hui, je ne parle plus,
je ne vois plus personne,
Dans ma rue, on ne me reconnaît même plus !
Quand je mourrai,
plus personne ne s'en rendra compte